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© Serge Renoud - ISBN - 2-9512454-1-6 |
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Comme aide à la compréhension de ce chapitre servez-vous du questionnaire N°13 |
Pour réussir un travail en sérigraphie, il faut penser à toutes les phases de la réalisation de son projet. Au départ la recherche se fait au niveau de l'idée. Il est très important de savoir pour qui et pour quoi on doit exécuter ce travail. Par exemple savoir s'il s'agit de promouvoir un spectacle particulier ou une troupe de théâtre en général, ou de faire simplement des cartes d'invitation. Chaque direction sera particulière et aura une réponse par un support, un graphisme et une mise en page spécifique. À ce niveau là, on doit se poser la question de la durée de vie de l'information que l'on veut transmettre : permanente, un mois, une semaine, un jour. À la lumière de ces éléments le coût doit être examiné : prix des différents supports et du travail; il s'agit en fait de réaliser une étude rapide de rentabilité.
Quand ces deux problèmes sont réglés vous devez être capable d'énoncer ce que sera votre travail, par exemple promouvoir un spectacle, attirer l'attention d'un public sur un produit, mettre en valeur une idée. Vous devez aussi être en mesure de décrire et de justifier le support choisi et d'en indiquer le format. Graphiquement parlant vous devez aussi avoir des idées précises : à tel endroit je mettrai tel texte, à tel autre emplacement je mettrai le dessin d'un avion, etc... Ce n'est qu'à ce moment là que vous pourrez commencer à dessiner ou à réunir les éléments graphiques à votre disposition et à faire votre mise en page. Avant de se laisser aller à la création graphique il faut se souvenir de quelques notions qui ont trait à nos réflexes de lecture et à la perception que l'on a des formes. Le premier point concerne le "sens de lecture". Des spécialistes ont constaté, et nous pouvons en faire l'expérience nous même à tout moment que dans une situation de non lecture (quand on regarde une affiche sur le bord d'une route sans avoir l'intention de la lire) l'oeil part du coin en haut de la feuille puis descend en balayant la feuille de droite à gauche, et s'arrête sur une bande au bas de la feuille. Il faut toujours avoir ceci en mémoire quand on compose une affiche qui ne sera pas lue mais simplement vue par des dizaines de gens à qui il faudra malgré tout faire passer le message. |
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Deux zones devront particulièrement être soignées, le coin en haut à droite et la bande du bas. S'il s'agit d'une affiche annonçant une manifestation quelconque agrémentée d'un apéritif c'est dans une de ces zones qu'il faudra mettre "apéritif gratuit", c'est là qu'il a le plus de chance d'être vu, de faire en sorte que le lecteur continue la lecture du document et vienne éventuellement à la soirée.
En second point il faut se rappeler qu'un dessin ou qu'un groupe de mots s'inscrivent toujours dans une forme géométrique. Cette forme saute parfois aux yeux mais peut être aussi moins évidente à repérer. Quand on créé un dessin il faut maîtriser parfaitement ces formes, savoir ce qu'elles signifient et les utiliser en connaissance de causes sans qu'elles s'imposent à vous et perturbent ainsi votre dessin. Avant d'aller plus loin voyons ces formes en détail. |
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Il ne s'agit pas ici de formes géométriques parfaites, mais plutôt de figures qui rappellent ces formes (un carré n'a pas besoin d'avoir quatre côtés égaux pour qu'on le nomme "carré").
Un carré, un triangle représente la stabilité, la robustesse. Un cercle nous oriente vers la concentration, l'introspection. Un ovale nous fait penser à la douceur. Un rectangle représente le déséquilibre et l'instabilité. Le fait d'utiliser ces connaissances pour faire des mises en pages consiste en quelque sorte à donner une signification à la "forme" du dessin, qui va venir renforcer le"fond", le contenu de l'image ou du texte. Ce texte ou ces images auront d'autant plus de force que la forme ne sera pas perceptible par la cible (celui à qui est destiné le message ). La forme géométrique elle même devra être tracée physiquement uniquement sur votre feuille de brouillon pour vous aider à faire votre montage. Le troisième point à avoir en mémoire est celui qui concerne la typographie proprement dite. Le choix du caractère est beaucoup plus subtil que ce qu'il y paraît. Avant de le choisir bien se rappeler que la première chose qui compte pour qu'une information passe c'est qu'elle puisse être lue. Le caractère qui porte le nom de "times" par exemple est très lisible sur une carte d'invitation que l'on regarde de près mais est absolument illisible sur une affiche que l'on regarde de plus loin, ceci est dû à la très grande différence qu'il y a entre les parties grasses et les parties fines de la lettre. D'autre part le caractère que vous devez choisir doit concourir à accentuer le contenu du texte, exactement comme la forme générale du pavé que va former le texte doit y concourir. Les notions qui sont énoncés plus haut vont être très utiles ici, et vont permettre de choisir facilement un caractère. En effet de la même façon un caractère très haut et très étroit mettra le lecteur sur la voie de l'instabilité. Un caractère dont chaque lettre sera aussi haute que large l'orientera vers quelque chose de plus massif. L'erreur à ne pas faire est de choisir un caractère en contradiction avec ce que l'on veut dire. |
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Il existe de nombreux caractères "passe partout" qui par leur forme banale ne font penser à rien et privilégient de ce fait le contenu par rapport à la forme. Ces lettres sont d'une remarquable lisibilité, on les utilise sur une affiche par exemple pour la partie informative ("pour tout autre renseignement s'adresser...").
Sur une composition typographique il n'est pas de très bon goût ni très efficace de mélanger beaucoup de types de caractères, car il s'opposeraient à l'idée directrice du document. Certaines fois pour que cette idée principale passe avec force et originalité on est contraint de dessiner soi-même des lettrages ou de déformer des polices existantes, ce qui est plus facile mais revient exactement au même, car ce nouveau caractère sera unique. Cette création est difficile et longue si on l'exécute à la main avec des moyens traditionnels (calque, photo, etc.) mais est particulièrement aisée et amusante si on se sert d'un micro ordinateur à travers un logiciel dédié à cette tâche. À ce stade tout est permis puisque ces appareils permettent d'étirer un caractère, de le mettre en trois dimensions, sur une courbe, de lui mettre des ombres, de lui donner une perspective, etc.. Les logiciel de "mise en page" permettent aussi d'automatiser toute les opérations que l'on ferait à la main comme le montage, le détourage des dessins et l'alignement, pour ne citer que cela. Tout ce fait à l'écran, quand le document convient on le "sort" sur un périphérique qui peut être une imprimante laser, une flasheuse, un traceur (plotter) ou un robot de découpe. cours principaux : exercices : suppléments : documents pdf : galerie : référentiel : liens © Serge RENOUD Dépôt légal en décembre 1999 |