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Comme aide à la compréhension de ce chapitre servez-vous du questionnaire N° 36 |
Ce cours va vous renseigner sur les engraissement des points de trame en sérigraphie. Pour étudier ce cours vous avez à votre disposition un questionnaire qui, une fois bien rempli, sera un bon résumé du cours. Vous pourrez vérifier vos connaissances à l’aide de d'un QCM dédié. En marge de ce cours je vous demanderai d’établir sur papier des procédures d’utilisation et une évaluation des risques. Référentiel Baccalauréat Professionnel Production Imprimée S4.
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Engraissement et dégraissement des points Le contrôle de qualité Le contrôle de qualité doit faire l’objet d’une vigilance permanente aux cours de toutes les phases d’un tirage. Cette vigilance doit être systématique toutes les 100 feuilles par exemple, pendant l’impression. Toutes les 100 feuilles ont doit prendre le temps d’examiner différentes sources possibles d’imperfections. Dans ce cours, je ne vais pas parler des défauts maintenant bien connus que nous avons déjà étudiés, comme le manque d’encre, les petits points encrés ou non encrés indésirables, les marques dues à la racle, etc. Dans ce chapitre, je vais mettre en avant uniquement l’observation et le contrôle de l’engraissement ou du dégraissement des points de trame et des finesses. Ce contrôle s'effectuera à l’oeil, avec un compte-fils et avec un densitomètre (voir cet article). Ce phénomène est appelé “Augmentation de la Valeur Tonale” ou sous forme de sigle “AVT”. Examen du typon Un imprimeur sérigraphe peut considérer que les typons qu’on lui donne sont de bonne qualité et faits selon les prescriptions que recommande la technique de la sérigraphie. Il n’est pourtant pas inutile de faire quelques vérifications, notamment de vérifier le sens (côté couche en sens “lecture”), que la linéature de la trame corresponde à celle que l’on peut imprimer. L’aptitude d’une entreprise à imprimer des trames fines dépend, outre du savoir-faire, de la finesse des tissus des écrans en stock, de l’état des racles de tirage, du type d’enduction que l’on utilise. Si les écrans sont enduits à l’aide d’une machine à enduire des trames très fines pourront être traitées. L’enduction à la main induit l’utilisation de trames plus grosses. Pour les ateliers équipés de CTS (Computer To Screen) la finesse de la trame à reproduire ne dépendra plus du typon, mais des performances propres de l’outil. Le point important à contrôler est le contraste de l’image. Les zones complètement noires de l’original devront être un gris à 90 % et les zones blanches devront être des gris à 10 %. Seules les zones de haute lumière (les reflets par exemple) devront ne présenter aucun point. Voir à ce sujet le cours correspondant. Lorsque l'encre est déposée sur le support il est rare qu'elle reste uniquement à l'endroit où l'on a souhaité qu'elle soit, elle se diffuse plus ou moins en fonction du support, un peu à la manière d'une goutte d'eau sur un papier buvard.. Le résultat est qu'un point qui a une certaine taille sur le typon, aura une taille supérieure sur le support. Par exemple sur du papier couché (un papier relativement peu sensible à l'engraissement), l'augmentation du point de trame peut augmenter entre 3 et 4 %. On parle alors d'engraissement mécanique. Pour calculer cet engraissement en fonction d'un support, il faut faire une mesure. Cette mesure consiste à faire fabriquer par le photograveur, par exemple, un carré tramé qui représente la valeur d'un gris à 50%, d'imprimer ce typon sur plusieurs supports, en prenant soin de noter les variables telles que la maille de l'écran, la pression, le type d'enduction, d'encre, etc., et de mesurer à l'aide d'un densitomètre la valeur de ce gris sur le support imprimé. En faisant la différence on aura la valeur de l'engraissement. Si la mesure sur du papier d'Arches donne un gris à 70%, l'augmentation de la valeur tonale sera de 20% (50% - 70% = 20%). |
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Colonne 2 : rendu du typon après impression. |
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Les cercles noirs sont les points théoriques (du typon), les zones grises et noires sont les points réellement imprimés. |
Examen de l’écran après gravure Une fois l’écran insolé il convient de l’examiner pour détecter si tous les points du typon sont présents sur l’écran. Pour cela un examen à l’oeil ne suffit pas, il faut utiliser un compte-fils. Il ne faut pas examiner uniquement les bandes de contrôle, mais aussi l’image dans ses endroits critiques (les zones très claires et les zones très foncées). Si tous les points ne sont pas là, il faut refaire l’écran en adaptant le temps de pose. Les trop grandes différences de teintes de l’émulsion sont un signe qui doit nous alerter sur la qualité des points de trame. Les zones de couleur claire sont plus fines et les zones plus foncées sont plus épaisses. Au moment du tirage, une fois l’écran encré, quand les zones claires laisseront passer juste assez d’encre, les zones foncées en laisseront passer trop, le point de trame en sera élargi d’autant. Nous avons fréquemment observé ce défaut en cours. À l’école, nous enduisons les écrans à la main, le moindre défaut sur le “fil” de la racle d’enduction provoque une ligne plus foncée dans le sens du raclage, qui se retrouve sur l’impression plus ou moins accentuée en fonction de sa profondeur. Une émulsion mal mélangée provoquera le même défaut mais sous forme de taches. Ce sera la même chose si l’écran est mal dégraissé, ou si des images fantômes sont présentes. Dans tout ces cas de figures, la seule chose à faire est de recommencer l’écran en éliminant les causes. Les écrans préparés avec des procédés d’enduction mécaniques ou des CTS doivent aussi être contrôlé bien que beaucoup moins aléatoires que la méthode manuelle. |
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Contrôle durant le tirage L’encre est un élément qui va jouer sur le “graissage” de l’impression. L’encre pour faire des impressions tramées doit être tixotropiques. Ce doit être aussi une encre à séchage UV. Il existe, bien entendu, des encres à solvant qui sont tixotropiques, mais leur utilisation rend la conservation du point de trame dans son état plus difficile à cause de la modification de la viscosité de cette encre en cours de tirage, par l’évaporation du solvant. C’est très difficile d’avoir une qualité constante avec cette encre. Les contrôles et une intervention éventuels sur les réglages possibles doit se faire à partir de la quatrième ou cinquième feuille imprimée. Il faut attendre que la forme imprimante soit complètement encrée. Les premières feuilles seront très claires, et les points de trame plus petits que sur le typon. L’encre tixotropique est plus fluide après une dizaine de passage de racle. Pour éviter de perdre trop de temps on peut remuer sérieusement l’encre avant de la mettre dans l’écran. Un mauvais décollage de la feuille imprimée altère la dimension des points de trame. Il convient donc de régler ce problème dès le départ en allongeant la course de racle à l’avant pour que la feuille ait le temps de se décoller naturellement, ou encore d’habiller complètement la table de tirage. Trop de pression sur la racle va allonger le point de trame. Avant chaque tirage, la pression doit être nulle. Il convient de l’augmenter petit à petit jusqu’à ce que tous les éléments à imprimer apparaissent. On doit conduire sa machine avec une pression minimum. L’angle de raclage est joue aussi sur l’engraissement du point. Pour avoir un engraissement minimum il convient que la racle soit le plus proche possible de la verticale (75° par exemple). Si l’angle est trop fermé, le dépôt d’encre est plus important et donc le point plus gros. L'état de la racle, le "fil" de son profil est extrêmement important. Ce dernier doit être parfaitement affûté pour ne pas laisser de trace plus foncée dans le sens du raclage. |
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La
qualité du nappage a une influence sur l’empâtement des points. Un
nappage trop gras laissera passer plus d’encre qu’un nappage plus
“sec”. Il est d’usage avec l’encre UV d’organiser son cycle
d’impression de manière à ce que le nappage se fasse juste avant
l’impression, de façon à ce que le tissu de l’écran reste le moins
longtemps possible rempli d’encre.Ceci est particulièrement sensible
dans la phase des réglages d'impression, où l’on a un rythme
d’impression lent. Un trop grand temps de nappage fausserait les
observations.
Il y a des supports qui vont restituer le point sans le déformer et d’autres qui vont littéralement l’absorber. Les supports où l’encre ne pourra pas pénétrer vont restituer un point sans le déformer, et à l’opposé les supports poreux vont noyer le point dans leur masse. Une bonne connaissance des supports est nécessaire, (voir les cours) un support non-poreux est par exemple une feuille de vinyle ou une feuille de papier brillant, à l’inverse un papier d’Arches ou un tissu jersey sont très poreux. Un réglage est possible si l’impression que l’on a à faire se compose uniquement de trame. Par contre s’il y a des zones d’aplat en amalgame avec le tramé le problème sera plus complexe. C’est le cas du texte inclu sur une photo par exemple. L’encrage idéal pour la trame se révèlera insuffisant pour les zones d’aplat. Notez que c’est le même challenge d’imprimer du texte fin et des textes en réserve avec le même écran. Le challenge d’imprimer de la trame et des aplats à l’aide d’un même écran est difficilement réalisable. Si d’imprimer avec un seul écran est la seule solution un compromis sera nécessaire. Nous avons eu à faire à ce cas de figure une fois avec le tee-shirt pour un club de VTT. L’inscription avait été faite avec un écran et de l’encre noir normale, et le dessin (une simili) avec un autre écran et de l’encre noir spéciale pour imprimer les trames. |
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Note du 7 avril 2010 : ce cours a été complété ce jour. |
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Mots clés pour poursuivre la recherche : AVT |
© Serge RENOUD |