Cours complet de sérigraphie
Les supports textiles

Comme aide à la compréhension de ce chapitre servez-vous du questionnaire N° 38

Ce cours va vous renseigner sur les supports textiles.
Pour étudier ce cours vous avez à votre disposition un questionnaire qui, une fois bien rempli, sera un bon résumé du cours.
Vous pourrez vérifier vos connaissances à l’aide de d'un QCM dédié. n° 31
En marge de ce cours je vous demanderai d’établir sur papier des procédures d’utilisation et une évaluation des risques.


Le sérigraphe est appelé à utiliser plus de sortes de supports que l’offsettiste, que le flexographe ou l’imprimeur numérique.
Ce chapitre va classifier les matières dites textiles.

Introduction
Le mot “textile” vient du latin textilis qui veut dire tissé. Les matières textiles sont des matières que l’on peut diviser en fibres, qui peuvent ensuite être conditionné en fils, pour être enfin tissé pour former des tissus ou autrement dit, pour coller à notre métier, des supports d’impression.

Nature des textiles
Une classification admise classe les textiles en 3 catégories, les textiles issus de fibres naturelles, de fibres artificielles et de fibres synthétiques.
Les fibres naturelles ont 3 origines, animales, végétales et minérales. Les fibres animales proviennent des poils d’animaux, par exemple des moutons, des chèvres mohairs, des alpagas et des chameaux, pour la laine, voir note 2. Des fibres animales sont aussi récoltées des sécrétions de certains insectes, par exemple le bombyx du mûrier (la larve) pour la soie, des araignées, etc. Les fibres végétales proviennent du cotonnier (fleurs), du kapokier (gousses contenant les graines), et du cocotier, du lin (tige), le raphia (tige) du chanvre (tige et feuilles), du sisal (feuilles). Le caoutchouc est issu de la sève de l’hévéa (Hevea brasiliensis). Les fibres minérales sont issues des métaux comme l’or, l’argent, le cuivre et l’aluminium. L’amiante, qui est une pierre, produit aussi des fibres pour faire des tissus non combustibles, leur usage est aujourd’hui en baisse, du moins je l’espère car ces fibres sont cancérigènes.
Les fibres artificielles sont fabriquées à partir de matières premières naturelles modifiées chimiquement. On peut citer les fibres cellulosiques (issues du bois), avec lesquelles on fabrique la viscose (tissu artificiel qui ressemble à de la soie), ou les fibres d’acétate.
Les fibres synthétiques sont obtenues par synthèse puis par polymérisation de produits chimiques. La matière première qui est produite par l’industrie chimique est souvent sous forme de granulés. Ces granulés sont ensuite transformés dans des machines en plaque ou bien en fil pour l’industrie textile. Les matières que l’on imprime couramment sont les polyamides, les polyesters, l’acrylique, les élasthannes et le polypropylène.

Principe de la fabrication des fils sunthétiques, schéma non-contractuel.
Quelques matières en détail
Le coton voir la fiche et voir le cours
La laine voir la fiche
la soie voir la fiche - voir aussi note 1
Le lin voir la fiche
La viscose voir la fiche
L’acétate voir la fiche
Le nylon voir la fiche
Le polyester voir la fiche
Le polypropylène voir la fiche
Fabrication des textiles
Par principe on peut dire qu’en sérigraphie nous pouvons imprimer sur n’importe quelle matière. Il suffit d’avoir une encre adaptée à la nature du support. Par contre la manière dont les matières premières sont traitées pour confectionner un support est importante. L’aspect de surface du support ne doit pas être trop accidenté. Par exemple on pourra aisément imprimer la semelle d’une sandale faite en fibre de coco parce qu’elle sera tissée très finement et très serrée, par contre on ne pourra pas imprimer un tapis en coco car le tissage est très grossier. L’imprimabilité des matières textiles dépendra de la façon dont seront traités et considérés les fils, le tissage et le tricotage.
La sérigraphie utilisant une forme imprimante faite avec des tissus, je vais vous renvoyer de temps en temps par des liens sur le cours sur les tissus et les tissus techniques, notamment pour les schémas explicatifs.

Le filage
La première transformation consiste à transformer les fibres en fils.
Les fils sont créés à partir des fibres que l’on enroule sur elles-mêmes, puis que l’on étire progressivement. Les fils obtenus seront utilisés tel quel ou pourront êtres enroulés avec d’autres pour former un fil plus gros. (voir schéma). Il est entendu que je ne présente ici que le minimum à retenir pour notre usage, la confection des fils pour le tissage et la couture représente une tradition, une industrie et de nombreux métiers.
Les fils sont la base pour fabriquer des étoffes soit par tissage soit par tricotage.

Le tissage
Pour le tissage, les fils sont montés sur un métier à tisser. On tend des fils sur la longueur, ce sont des fils de chaîne puis d’autres viennent les croiser dans la largeur, ce sont les fils de trame. (voir schéma). Ce croisement des fils se fait selon des schémas que l’on nome “armure”. Il y a trois armures qui sont communes et méritent d’être mentionné, il s’agit de la toile, dans ce cas, le fil de trame passe une fois dessus puis une fois dessous le fil de chaîne. La toile est le tissu dans lequel sont confectionnés les sacs de toile que l’on imprime souvent dans nos ateliers. Pour l’armure sergé, le fil de trame passe au-dessus et au-dessous de deux fils de chaîne avec un décalage à chaque rang. Le sergé est le tissu des “jeans”. Dans le cas de l’armure satin, le fil de trame passe (par exemple) quatre fois au-dessous et une fois au-dessus du fil de chaîne avec des décalages à chaque rang (voir schéma). Le satin est un tissu très brillant, utilisé dans la confection et le linge de maison.
Les tissus tissés sont la plupart du temps imprimés en rouleaux sur des machines qui utilisent des écrans cylindriques (voir la fiche de lecture sur ce sujet : la sérigraphie rotative). La plupart des usines qui impriment ces tissus sont hors de la France. Dans nos sérigraphies locales, nous imprimons de la toile unie, confectionnée en chemises ou en blousons par exemple pour le marché de la sécurité et publicitaire.

Tricotage
Le support tricoté que nous utilisons le plus en sérigraphie est de loin le tee-shirt. Cette technique consiste à fabriquer des tissus avec un seul fil. Différentes mailles sont possibles, les tee-shirts classiques sont fabriqués avec la maille jersey. Les tissus obtenus sont souples et beaucoup plus extensibles que les tissus tissés, “l’extensibilité” dépend de la maille choisie (voir schéma).

Exemple de fil tricoté.
Les non-tissés
Ce sont des tissus fabriqués sans avoir recours au filage, au tissage ou au tricotage. Les fibres sont liées entre-elles par les procédés que l’on rencontre dans l’industrie papetière (voir schéma), ou dans l’industrie des plastiques (les fibres sont fondues partiellement) (voir schéma). Les non-tissés s’impriment très bien, on les utilise pour faire des bâches, des sets de tables, certains vêtements de sécurité, etc.
Voir : http://cerig.efpg.inpg.fr/tutoriel/non-tisse/page03.htm

Ennoblissement
Une fois fabriqués les tissus sont dans l’ordre : blanchis, teints, imprimés et apprêtés.
Le blanchissement se fait par décoloration du tissu (cas du coton pour les tee-shirts) ou encore par coloration à l’aide d’un pigment blanc. Un tissu non blanchi est dit “écru”.
La teinture se fait directement par trempage dans un bain coloré, ou indirectement par la réaction chimique de deux produits qui sont en contact avec le tissu. La technique du mordage permet de préparer le tissu à accepter le colorant.
L’impression des tissus aujourd’hui se fait pratiquement toujours en sérigraphie, rotative pour les métrages de tissu et “au cadre plat” pour les vêtements confectionnés. Sur les salons textiles, on voit apparaître l’impression numérique pour le tissu. Aujourd’hui (6/02/2010) cette technique ne concerne qu’un infime pourcentage de l’impression globale dans le monde. Elle est appelée à se développer notamment dans le marquage publicitaire personnalisé. Il existe aussi de nombreuse technique artisanale pour imprimer des textiles, par exemple le pochoir, la planche (comme on le faisait dans le temps dans les ateliers de Souleiado à Tarascon).

Apprêt et traitement
Le dernier traitement que peut subir un tissu est l’apprêtage. Cette série de traitements est utilisée pour changer l’aspect du tissu, le rendre par exemple plus doux au toucher, ou pour lui conférer des qualités qu’il n’a pas, par exemple le rendre irrétrécissable, imperméable ou ignifugé. Il existe de nombreux autres traitements que peut recevoir un tissu.
Tous ces traitements perturbent parfois l’imprimabilité, il convient de se renseigner à ce propos avant de commencer une impression et de faire des tests.


Note 1
Le bombyx du mûrier est un papillon de nuit, assez terne dans ses couleurs (blanc et gris). Cet insecte a été domestiqué par l’homme, il y a plus de 2500 ans en Chine, il n’existe pas à l’état sauvage, il ne peut pas vivre sans les soins de l’homme. D’ailleurs il ne vit que quelques jours à l’état de papillon. Ce papillon vole très difficilement, voire pas du tout, car son corps est beaucoup trop lourd pour l’envergure de ses ailes. Une femelle pond jusqu’à 600 oeufs, une fois éclos la larve subit des métamorphoses, puis enfin tisse un cocon en soie.
Je m’attarde un peu sur cet insecte, puisque vous n’êtes pas sans savoir que le mot sérigraphie vient directement du mot “soie”. En effet, les écrans de sérigraphie étaient tendus d’un tissu en soie avant d’être tendu d’une toile de polyester comme c’est le cas dans notre atelier. On parlait d’impression à l’écran de soie, puis de sérici-graphie, exactement comme on parle toujours de sériciculture pour l’élevage des vers à soie, puis enfin de sérigraphie.
L'élevage des vers à soie était il y a 150 ans l’activité principale du département du Vaucluse. L’atelier où je travaille en dehors de mes heures de cours est d’ailleurs une ancienne magnanerie (lieu où l’on élevait les vers à soie), ceci est très visible sur les murs, perforés de trous bien formés, d’un diamètre de 7 cm et long de 15 à 20 cm. Ces trous recevaient, m’a-t-on dit, des bouts de bois long de 80 cm, qui servaient de support à des étagères sur lesquelles les vers à soie étaient nourris avec des feuilles de mûriers. Cet arbre a aussi quasiment disparu du Vaucluse.

Note 2
Combien de pull-over peut-on tricoter avec la laine d’un mouton ?
En moyenne un pull-over pèse 0,3 kg, et en moyenne un mouton produit 5kg de laine dont 60% est utilisable pour faire des fils (donc 3 kg de laine utilisable), on peut donc tricoter 10 pulls à partir de la laine d'un mouton.

En complément vous pouvez lire le cours sur les codes de lavage.
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http://memotextile.free.fr/Mati%E8res/classification.htm

http://www.souleiado-lemusee.com

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© Serge RENOUD