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Platon, Nicolas de Cuse, Giordano Bruno, Simone Weil, Marc Aurèle, Georges Berkeley et Gaston Bachelard.
«De l’importance des mathématiques Toutes les choses sensibles sont dans une instabilité continuelle à cause de la possibilité matérielle qui abonde en elles. Au contraire si l’on prend des images plus abstraites qu’elles, où les choses sont envisagées d’une façon telle que, sans manquer tout à fait des moyens matériels sans lesquels elles ne sauraient être imaginées, elles ne soient plus complètement soumises à la fluctuation du possible, nous voyons que ces images sont très solides et très certaines pour nous. Les mathématiques sont ainsi ; c’est pourquoi les sages ont cherché avec finesse chez elles des exemples pour suivre les choses à la piste par l’intelligence, et aucun des grands esprits de l’antiquité ne s’est attaqué aux choses difficiles au moyen d’une ressemblance autre que celle des mathématiques : ainsi Boèce, le plus érudit des Romains, affirmait que nul homme, qui fût tout à fait étranger à la pratique des mathématiques, ne pouvait atteindre la science des choses divines. Est-ce que Pythagore, le premier des philosophes, en titre et en fait, n’a pas placé toute la recherche de la vérité dans les nombres ? Or, les Platoniciens et même les premiers de nos penseurs l’ont tellement bien suivi que Saint-Augustin et Boèce, après lui, affirmaient qu’indubitablement le nombre a été, dans l’esprit du Créateur, son principal modèle pour la création des choses. Comment Aristote, qui voulut se singulariser par la réfutation de ses prédécesseurs a-t-il pu, dans les mathématiques, nous livrer la différence des espèces si ce n’est en les comparant elles-mêmes aux nombres ?
Platon, Nicolas de Cuse, Giordano Bruno, Simone Weil, Marc Aurèle, Georges Berkeley et Gaston Bachelard.
Giordano Bruno